Méthane provenant de l’élevage : Être ouvert d’esprit aux nouvelles approches
Ayant grandi et travaillé dans l’agriculture ou des domaines qui y sont liés, j’ai assisté à un certain nombre de débats et de discussions opposant catégoriquement les personnes préoccupées par les problèmes d’environnement avec les producteurs agricoles. À l’ère de l’Internet et des réseaux sociaux, ce débat n’a fait que s’intensifier.
Ce conflit est malencontreux et tend à couper la communication sur ce qui constitue des questions très importantes. Ces deux groupes ont plus en commun que ce qu’on pense la plupart du temps. Ainsi, par exemple, je ne connais personne qui souhaite des eaux polluées ou une pénurie de nourriture.
Récemment, la quantité de méthane émise par la production agricole, et en particulier, par l’élevage de ruminants, a été abordée. Le méthane est un gaz à effet de serre puissant (plus puissant en fait que le dioxyde de carbone qui fait souvent débat) qui attire de plus en plus l’attention dans les discussions sur les changements climatiques induits par l’homme. Les ruminants ont une « cuve » de fermentation microbienne (la panse), et leur fonction digestive émet, de façon naturelle, beaucoup de méthane. Et, il y a beaucoup de vaches sur la Terre.
C’est là que l’ouverture d’esprit entre en jeu. Quelle que soit votre opinion sur la validité ou sur l’échelle des effets des activités humaines sur l’environnement planétaire, les émissions de méthane provenant du bétail ont un effet clair : la perte de production. Le méthane est une perte d’énergie alimentaire qui pourrait être utilisée à des fins productives, telles que l’accroissement de la production de lait. Les stratégies qui augmentent la production animale et réduisent les émissions de méthane vont souvent de pair.
Par exemple, donner aux animaux des rations alimentaires avec un contenu plus élevé en glucides assimilables, comme dans les céréales, permet de réduire la production de méthane. Les bovins présentent généralement un taux de gain et un rendement plus élevés avec ces régimes. Le problème avec cette approche, en particulier pour les vaches laitières hautement productives, est qu’une acidose de la panse peut se développer, affectant négativement les performances. C’est pourquoi d’autres solutions sont nécessaires.
Une augmentation de la graisse dans le régime alimentaire entraîne également une réduction de la production de méthane. Comme je l’avais montré ici, un ingrédient de plus grande qualité, comme le tourteau de soja extrudé puis pressé (ExPress®), peut améliorer la santé de la panse et augmenter la production de lait, tout en ajoutant plus de matières grasses dans le régime alimentaire. L’ajout d’huile de soja (matière grasse), comme l’huile résiduelle des tourteaux ExPress®, au régime alimentaire devrait aider à réduire le méthane. Alternativement, une autre source excellente d’acides gras, comme ceux trouvés dans les graines de lin, permettrait de réduire encore plus la production de méthane, tout en créant, potentiellement, un produit avec une teneur en éléments nutritifs améliorée.
J’ai publié ici des articles sur les stratégies possibles pour réduire les déchets et la pollution qui, souvent, ne restent pas à la ferme (voir ici et ici). Il s’agit de défis importants, qui devraient être transformés en opportunités pour améliorer la productivité de votre exploitation. Plus important encore, il y a des changements que vous pouvez choisir d’adopter si vous êtes suffisamment ouvert d’esprit pour écouter.