Leçons tirées de la prédiction de la qualité des DDGS, 2e partie : Équation de prédiction
Dans mon précédent article, j’ai parlé des données issues d’une récente publication portant sur les variations de qualité des DDGS (drêches de distillerie avec solubles), un sous-produit de l’industrie de l’éthanol provenant du maïs. Ceci a de l’importance car les DDGS sont utilisées pour remplacer d’autres ingrédients dans les aliments des animaux d’élevage – à savoir le maïs, le soja et les sources de phosphore – et montre une qualité tellement variable que les auteurs ont élaboré une équation de prédiction pour déterminer la valeur de chaque lot de DDGS.
Tout d’abord, ce n’est pas rien quand plusieurs chercheurs en viennent à élaborer et réviser une équation de prédiction complexe (voir le débat dans l’article sur les différentes équations) pour un ingrédient. Cela dénote assurément un manque de standardisation des procédures dans les usines de production d’éthanol, qui considèrent les DDGS comme un sous-produit.
Pour élaborer l’équation de prédiction la plus précise, les auteurs ont étudié toutes les données sur les nutriments (dont certaines que j’ai présentées dans la 1re partie), et ont déterminé quels ensembles de données, lorsque combinés, pouvaient permettre de prévoir l’énergie disponible pour la croissance des poussins. En résumé, ils ont répondu à des questions comme celles qui suivent : Si j’inclus des données sur les teneurs en protéines brutes, en extrait à l’éther (huile), et en amidon des échantillons DDGS, quelle amplitude de la variation d’énergie cela pourra-t-il expliquer ? Donc, d’un point de vue pratique, si quelqu’un achète un wagon de DDGS et connaît les teneurs en protéines brutes, en extrait à l’éther (huile), et en amidon, pourra-t-il se servir de l’équation et avoir une idée correcte de ce que ce lot pourra apporter dans la croissance des poussins ?
Par tâtonnement, les auteurs ont conclu qu’une équation incluant l’énergie brute, les protéines brutes, les fibres (NDF), et l’amidon offrirait la meilleure prédiction quant à l’énergie disponible pour soutenir les performances du poussin. L’énergie brute (l’énergie totale dans chaque échantillon de DDGS) et l’amidon (une source d’énergie facilement assimilable) semblent s’avérer des indicateurs utiles quant à l’énergie disponible pour le poussin. Les fibres, ou NDF, ne sont pas facilement digérées par les poussins, et donc cela semble constituer un élément important de l’équation de prédiction. Les protéines brutes sont un composant majeur des DDGS, et montrent des variations ; c’est donc aussi un facteur important pour les prévisions.
Ce qui est très surprenant et significatif, c’est que l’extrait à l’éther (huile) a été considéré comme n’étant PAS un indicateur important de la disponibilité de l’énergie pour le poussin, même si les valeurs d’extrait à l’éther s’étalaient de 3,2 à 13,2 % dans les échantillons de DDGS, et que l’huile est une source concentrée d’énergie.
J’ai déterminé l’apport des DDGS dans la quantité totale de matière grasse/d’huile dans les régimes alimentaires expérimentaux, en considérant que le maïs contenait 4,8 % d’huile, le tourteau de soja extrait par solvant 1 % et que la matière grasse des poulets équivalait à 100 %. Sachant que les échantillons de DDGS étaient intégrés à hauteur de 15 % de la ration, et aussi connaissant la plage de valeurs pour la teneur en huile résiduelle dans les échantillons de DDGS, les contributions des DDGS suivantes dans la quantité totale de matières grasses/d’huile ont été calculées :
Notez que, dans les cas les plus extrêmes, les DDGS ont contribué à hauteur d’environ 45 % d’huile – riche en énergie – par rapport à la quantité totale de matières grasses/d’huile dans tout l’aliment, mais que cela n’a PAS été considéré comme important dans la prédiction de l’énergie disponible pour le poussin en croissance.
Nous pouvons en conclure que l’huile résiduelle dans les DDGS issues des usines de production d’éthanol de maïs est de faible valeur, et est principalement sans importance lorsqu’elle est ingérée par les poussins. Les auteurs ont pris en compte un taux d’intégration des DDGS de 15 % parce que c’est courant dans la filière des poulets de chair.
Nous ne devrions peut-être pas être surpris parce que les sources d’énergie de haute qualité, telles que le soja entier extrudé, contiennent une énergie hautement assimilable qui contribue aux performances – d’autant plus quand on les compare avec les deux types de DDGS. N’hésitez pas à me contacter, ou à contacter le Dr Nabil Said, pour parler des avantages liés à l’utilisation d’ingrédients de haute qualité comme le soja entier extrudé et le tourteau de soja partiellement dégraissé (ExPress®), en opposition aux inconvénients de l’utilisation d’ingrédients de faible qualité, comme les DDGS.
En conclusion, ce que nous montrent les récents travaux sur les équations de prédiction pour les DDGS, c’est qu’une attention toute particulière est requise lors de la sélection d’ingrédients destinés à soutenir les performances des animaux – en particulier ceux pour lesquels la teneur en nutriments varie significativement, et l’huile résiduelle est de mauvaise qualité.